Leçons de vingtaine

Article : Leçons de vingtaine
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14 janvier 2020

Leçons de vingtaine

Ce texte, j’ai commencé à le rédiger le dernier dimanche soir de 2019. Je n’ai pas pu le boucler avant le 31 décembre. Mais flemme de changer l’intro. Parce qu’il me sera difficile de décrire mon état d’esprit de ce moment-là. Or, une envie incontrôlable de recommencer à écrire sur cette plateforme m’a saisie. Donc, allons seulement…

J’ai l’intime conviction que s’arrêter est indispensable avant de reprendre la route. Avant de poursuivre l’aventure. C’est le sentiment qui me démange le bout des doigts depuis un moment. Je sais comment intituler ce moment avec mes lecteurs. Mais je ne sais pas encore comment je veux structurer ce contenu. J’y vais donc comme mon cœur me parle. Je ne sais pas m’y prendre autrement. Ce dimanche soir, à quelques heures de la fin de l’année 2019 et de la fin d’une décennie assez particulière pour moi, j’ai envie de m’arrêter un moment pour me regarder.

Sérénité face aux événements
Aller de l’avant…

Première impression : Wow ! Quelle femme ! Mais quel charisme ! Quel charme ! Quelle maturité ! Et pourquoi ? Un tas d’échecs essuyés, une flopée d’aventures vécues, tant d’amour éprouvé, déçu et espéré. Tant de vie vécue.

Tout ce que je ne pouvais voir ou apprécier il y a peu. Tout ce que je ne pouvais jauger à mes 20 ans. Aujourd’hui, je pense que j’ai appris deux ou trois choses. Permettez-moi de partager cela avec vous.

1. La patience

C’est assurément la clé. Pour apprendre à s’écouter et à écouter les autres. La patience envers moi-même, vis-à-vis de mes exigences, vis-à-vis des miens. Nous ne pouvons pas tous aller au même rythme. Mes sens ne comprennent pas toujours le message. Par des conséquences quelques fois désastreuses de mon impatience et de mon envie d’aller de mon imagination. Comment y arriver? Je ne veux pas aligner des généralités qui se retrouvent dans les magazines de psychologie. Mais par ma démarche personnelle. D’abord, j’ai pris le temps de me connaître. J’ai un caractère bien trempé. Rien à faire. Je l’ai appris récemment, sans doute à mes dépens parfois, mais au moins, je le sais. J’essaie (j’y travaille vraiment beaucoup), d’avoir la maîtrise de moi et d’en être consciente pour ne pas le faire subir aux autres.
Donc, j’ai un caractère bien trempé. En famille, à l’école ou au boulot, cela est souvent apparu comme de l’arrogance, de l’irrespect ou même du mépris. Je ne vous dis pas combien de fois j’ai vécu pareilles scènes dans mon quotidien ces douze derniers mois. Mais j’en suis consciente. Je le fais surtout savoir atour de moi. Non pour justifier, mais faire comprendre que j’y travaille et qu’il n’y a pas de risque que je change juste pour faire plaisir.

Pieds respirant la sérénié
Voir venir…

C’est une autre leçon de cette vingtaine. J’y reviendrai plus bas.Ainsi, j’ai appris à me connaître en faisant silence autour de moi et en moi. Pour cerner ce que je voulais, qui j’étais, comment j’avais souvent réagi à des situations. Il y a par exemple les épisodes amoureux. Oui, très souvent, j’ai eu des éclats de voix avec moi-même et pas clairement exprimés pour mon (ou mes) vis-à-vis. Résultat : cacophonie, mauvaise interprétation et cassure. Heureusement, la patience pour m’écouter, écouter mes besoins et me recentrer par rapport à cela, m’a appris à l’être également avec les autres et à mieux apporter des réponses à leurs questions/besoins/envies (dans la mesure du possible bien évidemment).

2. L’amour

C’est seulement après une déception amoureuse que j’ai découvert que je ne savais pas aimer. Du moins, je ne savais pas l’exprimer. En tout point de vue. Je ne veux pas m’accrocher à l’excuse facile de « dans les familles africaines, on ne sait pas montrer son amour ». Je pense que cela s’apprend. Et c’est une initiative personnelle. Je l’ai appris après une ou deux ruptures amoureux, amicale et professionnelle. Quelqu’un gravitant dans mon entourage m’a récemment appris que j’étais nulle en « rupture ». Je pense que je ne suis pas meilleure en amour. Mais là encore, je travaille à peaufiner l’affaire et à l’exprimer à ma sauce. Jusqu’ici, je ne me débrouille pas trop mal. Je suis moins rigide sur les bords, même si des soubresauts de rigueur se battent à maintenir la tête hors de l’eau. Attention, il ne s’agit pas de tout laisser passer crème. Mais vraiment d’exprimer cet amour avec lequel je dialogue beaucoup dans ma tête mais qui peine (peinait ?) à prendre possession des autres membres de mon corps. Il est impératif de montrer son amour, m’a appris cette décennie de fougue. Vous savez mon attachement aux détails. Je vais certainement vous décrire tout cela dans un autre billet, comme pour ma première fois à vélo. Pour le moment, restons focus sur le bilan.

C’est seulement après une déception amoureuse que j’ai découvert que je ne savais pas aimer. Du moins, je ne savais pas l’exprimer. En tout point de vue.

Faut pas croire que je n’ai pas fait attention aux relations toxiques. Il y en a eu et il y en aura encore. Donner et se donner ne valent pas toujours la peine dans toutes les relations. Aussitôt que l’autre oppresse, ne met en avant que ses priorités et éloigne (moi en l’occurrence) de ce qui participe de mon épanouissement, je case rapidement le personnage dans la catégorie « toxique ». J’ai appris à prendre la distance suffisante pour permettre au poison de ne pas (plus ?) agir sur moi. Pas si simple. Parce qu’il faut du courage pour se couper des personnes attachantes et lourdes en même temps. C’est aussi ce que l’amour m’a appris. Savoir se retirer quand il n’y en a pas.

3. La persévérance

Ce trait de caractère, je le redécouvre un peu plus chaque jour chez moi. Et il découle sans doute du point 1. Plus on cerne sa singularité, plus on fonce vers des objectifs plus précis. A ce jour, je suis incapable de vous dire en trois points ceux que je me suis clairement définie. L’élaboration est en cours. Mais je sais que je persévère. Quoiqu’il arrive et quoiqu’il m’en coûte. C’est l’autre manière de dire « se donner à 1000 % » dans tout ce que j’entreprends. J’en ai pris conscience un dimanche après-midi (encore un dimanche, décidément), lorsqu’une amie me faisait remarquer que je me donne un peu trop dans les projets qui ne sont pas miens. Elle trouvait que je « dispersais mon énergie » alors que j’aurai pu me « poser », me « calmer » afin de « voir venir » et me « comporter en femme ». Rien de mieux que de telles « bienveillances » pour me redonner le punch. J’ai joué à celle à qui ces mots ne disaient rien une fois rentrée chez moi. Mais, elle avait trouvé le courage de dire ce que d’autres regards silencieux n’arrivaient pas à me dire. C’était aussi une révélation de celle que j’étais (depuis toujours). Se donner à 1000% et ne pas « attendre » que la vie se passe comme la société a prévu.

Je pense qu’à un moment de ma vie, j’ai un peu touché le fond. Je ne savais plus trop où j’en étais, où j’allais et surtout comment je voulais que les choses se déroulent pour moi. Un besoin de sursaut sans trop savoir lequel

Traduction : il me fallait me poser pour trouver mari, faire enfant et fonder une famille comme toutes les jeunes filles de plus de 25 ans, diplômées et pas déçue de leur boulot. Je me suis alors aperçue que je ne rentre pas dans ce job description tout fait et trop carré pour moi. J’avance. Ce qui doit se faire, finira bien par se faire le moment venu, sans chichi, ni obligation. C’est ainsi que je me suis investie un peu plus dans tout ce que je touchais, souvent poussée à prendre les devants (sans le vouloir, je vous le promets) et finalement, à relever des défis auxquels je n’étais pas préparée.J’imagine que vous cherchez le lien entre tout ce que je viens de déballer la persévérance que j’ai annoncée plus haut. Il est simple. Il s’agit de ne pas baisser les bras dans ce que l’on entreprend, dans ce que l’on choisit de faire ou dans les batailles que l’on peut être amené à mener. Je ne sais pas baisser les bras. Depuis toujours. Encore plus dans cette période de ma vie où j’avais sans doute des choses à me prouver à moi-même. J’avais surtout besoin de trouver la personnalité qui me correspondait le mieux. Pas certain que j’y sois déjà parvenue. J’y travaille toujours.

4. Le lâcher-prise

Ce dernier point, je l’ai surtout puisé dans mes lectures (Milan Kundera, Paulo Coelho). Grosse influence religieuse aussi. Mais, je l’ai surtout expérimenté dans la seconde partie de cette décennie. La fougue du début de vingtaine, l’envie d’aller dans toutes sortes d’aventures et surtout, le goût du risque, du proscrit, de ramer à contre-courant, des échecs engendrés, des déceptions vécues, des attentes non satisfaites, etc. Je pense qu’à un moment de ma vie, j’ai un peu touché le fond. Je ne savais plus trop où j’en étais, où j’allais et surtout comment je voulais que les choses se déroulent pour moi. Un besoin de sursaut sans trop savoir lequel, besoin de déclic aussi. Je peinais à le percevoir, trop obnubilée par le nuage sombre qui m’enveloppait.
Jusqu’à ce que j’apprenne ce que signifie « lâcher-prise ». Je ne prétends pas en être spécialiste aujourd’hui, ni en apporter une définition exacte. Mais bon sang comment cela met bien ! Comment l’esprit s’allège quand on ne cherche pas à avoir le contrôle sur tout et à se laisser porter.

Jeune fille qui saute dans le sable devant une plage.
S’autoriser la légèreté…

Un partenaire qui a du mal avec la fidélité ? Pas grave. L’histoire s’arrêtera et chacun va tirer des conclusions. Pas la peine de perdre le peu de cheveu qu’il me reste pour raisonner l’individu. Un boulot stressant parce qu’on a l’impression que nos écrits et nos cris de détresse ne changent visiblement pas grand’chose ? Pas la peine de se morfondre. Il y a toujours une ou deux bonnes personnes que cela finit par toucher. J’avais de la peine à y croire à un moment et à avoir confiance en moi. Jusqu’à ce samedi après-midi (enfin un jour autre que le dimanche) où cette journée de récollection dans un sanctuaire m’a aidée à me libérer du fardeau que je ne saisissais pas. Comment je me suis sentie légère de ne plus me préoccuper. De ne plus vouloir gagner tout, tout de suite et à ma manière. C’est une autre grande leçon de la seconde partie de la décennie. Apprendre à perdre le contrôle pour se sentir vivre.

5. La gratitude

Je ne vais pas développer. Sachons dire « Merci » pour tout ce qui nous arrive. En bien comme en inattendu. Tout est grâce. Je l’ai appris durant cette vingtaine. La gratitude envers tout et tout le monde.

Je ne suis pas certaine d’avoir tout partagé. Mais au moins, j’ai libéré une partie de moi. J’en avais besoin pour reprendre mes activités d’écriture par ici. Cette décennie sera différente. Pétillante de vie, fructueuse en aventures, riche de découvertes et des cadeaux que la vie voudra bien me faire. Je suis certaine que je vais toujours les partager avec vous. Je ne sais pas comment Mais c’est aussi un trait de caractère dont je ne souhaite pas spécialement me défaire.

#LaWestern

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