8 réalités à savoir sur le Qatar
Je vais essayer d’apporter dans ce texte les réponses aux questions que je me suis posée avant de me rendre pour la première fois au Qatar, ce pays du Moyen-Orient. Oui, j’ai fait une tête bizarre quand j’ai reçu l’invitation. Je me suis d’abord demandée : « Pourquoi moi ? Comment ai-je fait pour apparaître dans leur liste de contacts ? ». Et puis, je me suis rapidement souvenue que je suis plutôt ouverte à l’inconnu et à l’étrange. Du coup, tout ce qui paraît étrange ou différent m’est une tentation. Rien à faire. Je me suis alors laissée embarquer dans l’aventure. Dès lors, les premières questions ont vraiment commencé à me trotter dans la tête et surtout, les premières déconstructions.
1. Mon pays n’abrite pas d’ambassade du Qatar. Quid du visa ?
Ce n’est pas un drame. Le Qatar dispose d’une liste de pays dont les ressortissants n’ont pas besoin de visa pour franchir leur territoire. Donc si votre pays ne fait pas partie de cette catégorie, il vaut mieux vérifier si vous n’avez pas d’ambassade ou une autre représentation diplomatique du Qatar dans votre pays. Si vous êtes dans mon cas, c’est-à-dire un pays qui ne dispose d’aucune représentation diplomatique du Qatar dans votre pays, il faudra alors attendre de recevoir par mail ce visa. Dans ce cas, le visa est une initiative du gouvernement qatari. Je puis déjà vous assurer qu’il sera difficile de faire du faux (si la police d’immigration de votre pays est aussi attentive sur ce détail que celle de mon pays). Bref, j’ai facilement pu traverser cette étape puisque j’avais mon visa clairement établi et vérifiable grâce à un code émis depuis le Qatar.
2. Pas obligée d’être voilée au Qatar
Une fois le territoire franchi, j’avais quelques appréhensions sur la manière de se vêtir, étant donné que j’étais en terre arabe. Je puis vous garantir que je me suis autorisée des jeans et des robes moulantes (tout en restant décente) dans la capitale, Doha, sans me faire remonter les bretelles par qui que ce soit (encore moins par quelque regard vindicatif). Et je n’étais pas la seule dans cette situation. Quasiment tous les étrangers sont vêtus comme ils le souhaitent. (Et j’avoue aussi que dans la boîte de nuit de l’hôtel où je logeais, les dames avaient des tenues très « décontractées ». Dur de vous dire s’il s’agissait de Qatari ou d’étrangères). Il est vrai que le pays est arabe, mais il n’empêche pas les étrangers de se vêtir comme ils le souhaitent, tant que cela se fait dans le respect de l’autre, autant que nos pays laïcs. Ce qui me permet d’arriver à une autre super découverte.

(c) Alexandra Tchuileu
3. Il y a des chrétiens au Qatar
Oui. Cela n’a pas l’air d’être le scoop du siècle. Mais j’ai été agréablement surprise de constater qu’il y existe des paroisses chrétiennes dans ce pays. Mieux, on célèbre Noël au Qatar. Et cette fête païenne devenue chrétienne arrive exactement une semaine après la fête nationale du pays qui est célébrée avec faste chaque 18 décembre. Au moins deux jours avant le grand rendez-vous national, le pays s’était déjà mis aux couleurs du pays, avec une grande allégeance à l’émir et à son père. Autant que les buildings s’illuminaient déjà dès 17 heures.

(c) Alexandra Tchuileu
4. La ville s’illumine la nuit
Dur de contester cette beauté à Doha, la capitale du Qatar. Dès 16 heures, aussitôt que le soleil se couche, (oui c’est une autre vérité sur le Qatar assez étonnante : le soleil se lève à 6 heures et rentre en gare à 16 heures au plus tard), les buildings s’illuminent. Inutile de vous décrire la hauteur de ces gratte-ciel qui à chaque fois tutoient le ciel et donnent le vertige. Aucun ne ressemble d’ailleurs à un autre. Et les couleurs des lampes sont aussi variées pour les uns que les autres. Mon préféré restera la dame en robe (l’immeuble tout en lumières jaunes). Ici, les gratte-ciel de plus de 50 étages pour certains ne se ressemblent pas et ne cessent de germer dans la capitale qatari. S’il y existe quelques tours jumelles, aucun building n’a la même architecture qu’un autre.

(c) Alexandra Tchuileu

(c) Alexandra Tchuileu
5. A Doha, on vit la nuit
Quatre jours et trois nuits passés dans ce pays m’ont résolument confortée dans cette idée. La manière de percevoir et vivre sa vie diffèrent d’un point à l’autre du globe. De ce côté, parents, enfants, célibataires, amoureux, cœurs brisés, etc., tous sont fans de la vie dans la nuit. En français facile, ils sont presque systématiquement de sortie dès la tombée de la nuit pour prendre un café, fumer de la chicha (aux parfums absolument tentants) ou simplement parcourir des jardins publics. J’ai demandé pourquoi et j’ai eu quelques réponses. « Ici, c’est d’abord un désert. En général, les températures sont très élevées en matinée et en journée. Le temps devient plus frais en soirée. » Résultat des courses : il y a du monde dans des zones très précises. Les espaces verts aménagés notamment. Du moins, à Doha, les bords de mer sont très courus. A la corniche, des espaces d’animation ont été aménagés et les enfants se lâchent véritablement. Les hommes discutent dans leur coin. Les dames, voilées ou pas, aussi. Jusqu’à 22 heures, voire minuit, il n’est pas impossible de voir un couple avec son bébé de 18 mois, ou moins, parcourir les rues de la capitale (en toute quiétude).

(c) Alexandra TChuileu
6- Au marché, on discute les prix…
Et c’est du lourd. Il ne faut surtout pas se faire des cas de conscience parce qu’on aura divisé le prix d’une marchandise par deux avant d’engager les pourparlers, ça en vaut la peine. Il ne faut pas se priver de discuter, surtout dans les « souk ». Ce sont des marchés traditionnels où se trouve une bonne partie de l’authenticité qatari. Pas sûr que les complexes commerciaux se laissent faire pareil. Tant qu’on a une bouche et qu’on peut parlementer pour une marchandise, il faut discuter pour voir les tarifs des produits baisser. Le commerce est international, la négociation aussi.

(c) Alexandra Tchuileu.
7. Doha, ville hyper sécurisée
C’est carrément «Big Brother» grandeur nature. Les caméras de surveillance pullulent les rues et mêmes ces endroits où vous vous croyez seuls. La police sillonne également la nuit. Surtout que ce sont davantage les marteaux piqueurs et les bétonneuses des chantiers qui se font entendre. Il y a moins de monde sur les axes routiers et davantage des véhicules de luxe. S’ils sont favorables à la nuit, les habitants de Doha au Qatar sont moins enclins à se balader dans la zone des buildings qui ne leur apportent pas grand intérêt. Ils préfèrent être dans des « Souk » ou des cafés. Là aussi, ils ont la garantie d’avoir de la chicha à tous les goûts et la sécurité qu’ils espèrent.

(c) Alexandra Tchuileu
8. Dans les rues, on ne filme pas tout
La ville est belle. Certes. Mais les plaisirs sont encadrés. Surtout les prises de vue. Première claque pour moi à la plage. Je me suis vue interdire de recommencer des prises de vue avec mon appareil photo. « Avec votre téléphone, vous pouvez, mais pas avec cet appareil », m’a gentiment dit un des gardes pas loin de mon hôtel. J’ai donc commencé à faire plus attention avant de sortir mon appareil pour mitrailler en images et graver tous les souvenirs. C’est pareil en ville. S’il n’y a pas de gardien pour vous prévenir, il faut faire attention aux écriteaux qui interdisent de prendre en photo certains buildings. Et je peux vous garantir qu’il vaut mieux respecter la consigne. Là, on se vante d’avoir des prisons quasi vides, tant les habitants respectent le «contrat social» établi. Il vaut donc mieux ne pas entrer dans les annales des prisons de Doha. Je ne sais pas ce qui s’y passe et, sincèrement, je préfère ne pas savoir.

(c) Alexandra Tvhuileu
Je ne vais pas tout raconter en même temps. Il faut y faire un tour pour découvrir et vous faire votre propre expérience. A la fin, j’espère que vous trouverez dans ce texte des éléments pour dédramatiser votre séjour dans ce pays de la péninsule persique. C’est une expérience absolument fabuleuse. Juste parce qu’il faut y aller et goûter au temps qu’il fait dans le désert à cette période de l’année. Au moins, vous pourrez vous gargariser de mourir avec un brin de culture générale en plus. Avec du vécu surtout.
#LaWestern
Alexandra TCHUILEU
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