Tana, je ne trouvais pas les mots pour toi… (1)

Article : Tana, je ne trouvais pas les mots pour toi… (1)
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11 février 2017

Tana, je ne trouvais pas les mots pour toi… (1)

Comment me détacher de mon côté conventionnel que certains ont décrété en moi ? Pour toi, Madagascar, je le ferai. Le temps de ce billet. Et peut-être plus.

Il était 3h45 quand je t’ai touché pour la première fois. Au petit matin d’un samedi. Il faisait frais mais la rencontre avec toi avait pris le dessus sur tout. Même sur le sommeil qui me torturait depuis 22h la veille, alors que j’étais déterminée à être avec toi.

Non ! Atterrissez ! Je ne vous parle pas d’une aventure amoureuse mais d’une aventure humaine unique. C’était Tana, à Madagascar. Tana = version abrégée d’Antananarivo 🙂 Une île dont j’avais souvent entendu parler et que j’allais palper, goûter, sentir. Et là je l’avais en face de moi. Bref, reprenons au moment où on s’est arrêté. Il était donc 3h45. Une fois les formalités à l’aéroport terminées, il fallait fouler le sol de l’île malgache.

Matin à Antananarivo
Antananarivo au lever de soleil. Crédit photo: Alexandra Tchuileu

 

D’abord, les agents des maisons de téléphonie mobile. Quelle habileté ! Quelle subtilité ! A vous proposer des services et plus que vous n’en demandiez. Pour le goût de l’aventure, comment ne pas céder. A condition d’avoir des euros ou des dollars bien sûr, à défaut d’avoir des « ariaris ». Ah oui ! Les ariaris ! (je confirme que les voyages forment vraiment la jeunesse). C’est vrai que loin de mon CFA habituel et des euros et dollars sous toutes leurs formes (en fonction des pays qui ont pris leurs indépendances sur la monnaie), le monde tournait encore et ne s’en portait pas plus mal.

Les « deux chevaux », ça roule encore !

Bref le bon départ. Il était donc 3h45 quand il fallait partir de l’aéroport vers l’hôtel dans lequel je logeais. A peine 4h et déjà des lueurs de soleil qui annonçaient des couleurs. A peine 4h et déjà des habitants (hommes et femmes, mais plus des hommes que des femmes) qui faisaient leur footing matinal. A peine 4h et déjà des personnes chargées des vivres à écouler à même le dos (tout chameau se serait senti menacé sur son terroir). Mais bon, chacun son business.

Taxi de ville à Tana
La deux chevaux pas trop ancienne pour rouler! Crédit photo: Alexandra Tchuileu

 

Véhicule de transport Tana
Minibus de transport commun pour la plupart des Malgaches. Crédit photo: Alexandra Tchuileu

 

A chaque coin de rue, il y en avait. Les « deux chevaux ». Véhicule gentiment baptisé aussi « voiture tortue »

Le plus frappant, ce n’était certainement pas cela. Au début, j’ai pensé qu’il s’agissait juste de deux ou trois fans de ces joyaux. Que non ! A chaque coin de rue, il y en avait. Les « deux chevaux ». Véhicule gentiment baptisé aussi « voiture tortue ». Sur cette île, il y en a profusion. Et cela ne semble émouvoir personne. Elles roulent pour des perso. Elles constituent des taxis de luxe (je l’apprendrai plus tard). Bref, les « deux chevaux » à Madagascar ne se laissent pas influencer par les 4X4 qui devancent sa rapidité, mais ne possèdent pas son charme. Tenez-vous tranquille, ce n’est pas donné de prendre ce véhicule en courses. C’est pour ceux qui ont les moyens à Tana.

Taxi deux chevaux
« Voiture tortue »: Encore à la mode à Tana. Crédit Photo: Alexandra Tchuileu

Pour les autres, le mode de déplacement le plus courant, ce sont les « cargos ». Ces mini bus prévus pour transporter de la marchandise et pour moins de 20 personnes sont transformés par chauffeurs et « motorboy » (personne chargée de faire asseoir les passagers). Ils réussissent toujours à y masser une quarantaine, pour les mieux assis. Les places s’y discutent dès 5 h du matin pour aller dans les autres villes du pays, ou tout simplement pour se déplacer dans la ville.

5h20. J’avais eu le temps de rejoindre ma chambre et de commencer mon aventure malgache. Déjà, les premiers rayons de soleil avaient pointé à l’horizon. Il était à peine 6h et apparemment, ce n’était une surprise pour personne que le jour se lève aussitôt. Soit. L’île vibrait et vibre encore au rythme du 19e et du 21e siècle, entre été, tempêtes et ouragans, entre deux chevaux, Porsche, Megan ou Fortuner. Il fallait que je dorme enfin. Le lendemain serait forcément plus riche.

#LaWestern

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Commentaires

Raoul
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....ma tata.....
tu as su trouver les mots justes pour decrire cette petite partie de ton sejour malgache....
...l image de la deux chevaux Jaune me fait rebondir 30 ans en arriere pour me rappeler de bons souvenirs...
....Ces souvenirs berceront ma journée de travail...

Grand merci ma tata....

Alexandra Tchuileu
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Si tu as refait un bond dans le passé, je ne peux qu'en être heureuse; Merci beaucoup d'avoir visité #ParolesD'uneWestern! Merci beaucoup

Attino
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Salama! Tana a été ma meilleure rencontre. Sans tristesse aucune! ça me fait plaisir de repenser à tout cela. Bisou Tchuileu

Innocent
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Diable mais quelles émotions !

Alexandra Tchuileu
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C'était le but. Et rien que ça. Faut quand même traduire la tienne hein Innocent (parce que tu as l'art de nous sortir des pépites ici) :-) Merci d'avoir lu!

Sandrine
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C'est beau, et à la fois si triste quand on repense à tous ces moments....Vivement la suite.
Tu as une belle plume en tout cas Lexie :-)

Alexandra Tchuileu
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Ouiiii Sandrine! La suie c'est pour ce soir. C'est vrai que je partage vraiment ce qu'il m'est resté de cette aventure exceptionnelle... Merci à toi d'être passée chez la Western!

Ousmane Mamoudou
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Je ne sais pas vous, mais moi j'ai dû passer une cure de désintox... :-)

Alexandra Tchuileu
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Si j'ai pris autant de temps pour écrire ce billet, tu imagines bien à quel point c'était dur pour moi. Mais faut se lever et se bouger. C'est bien ce qu'on en a appris. Merci d'avoir lu Ousmane!

Sonia
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La Western et ses voitures :)

Alexandra Tchuileu
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Eh oui Sonia! Je ne lâche pas l'affaire. Merci beaucoup d'avoir fait un tour chez la Western!