Tana, je ne trouvais pas les mots pour toi… (1)
Comment me détacher de mon côté conventionnel que certains ont décrété en moi ? Pour toi, Madagascar, je le ferai. Le temps de ce billet. Et peut-être plus.
Il était 3h45 quand je t’ai touché pour la première fois. Au petit matin d’un samedi. Il faisait frais mais la rencontre avec toi avait pris le dessus sur tout. Même sur le sommeil qui me torturait depuis 22h la veille, alors que j’étais déterminée à être avec toi.
Non ! Atterrissez ! Je ne vous parle pas d’une aventure amoureuse mais d’une aventure humaine unique. C’était Tana, à Madagascar. Tana = version abrégée d’Antananarivo 🙂 Une île dont j’avais souvent entendu parler et que j’allais palper, goûter, sentir. Et là je l’avais en face de moi. Bref, reprenons au moment où on s’est arrêté. Il était donc 3h45. Une fois les formalités à l’aéroport terminées, il fallait fouler le sol de l’île malgache.
D’abord, les agents des maisons de téléphonie mobile. Quelle habileté ! Quelle subtilité ! A vous proposer des services et plus que vous n’en demandiez. Pour le goût de l’aventure, comment ne pas céder. A condition d’avoir des euros ou des dollars bien sûr, à défaut d’avoir des « ariaris ». Ah oui ! Les ariaris ! (je confirme que les voyages forment vraiment la jeunesse). C’est vrai que loin de mon CFA habituel et des euros et dollars sous toutes leurs formes (en fonction des pays qui ont pris leurs indépendances sur la monnaie), le monde tournait encore et ne s’en portait pas plus mal.
Les « deux chevaux », ça roule encore !
Bref le bon départ. Il était donc 3h45 quand il fallait partir de l’aéroport vers l’hôtel dans lequel je logeais. A peine 4h et déjà des lueurs de soleil qui annonçaient des couleurs. A peine 4h et déjà des habitants (hommes et femmes, mais plus des hommes que des femmes) qui faisaient leur footing matinal. A peine 4h et déjà des personnes chargées des vivres à écouler à même le dos (tout chameau se serait senti menacé sur son terroir). Mais bon, chacun son business.
A chaque coin de rue, il y en avait. Les « deux chevaux ». Véhicule gentiment baptisé aussi « voiture tortue »
Le plus frappant, ce n’était certainement pas cela. Au début, j’ai pensé qu’il s’agissait juste de deux ou trois fans de ces joyaux. Que non ! A chaque coin de rue, il y en avait. Les « deux chevaux ». Véhicule gentiment baptisé aussi « voiture tortue ». Sur cette île, il y en a profusion. Et cela ne semble émouvoir personne. Elles roulent pour des perso. Elles constituent des taxis de luxe (je l’apprendrai plus tard). Bref, les « deux chevaux » à Madagascar ne se laissent pas influencer par les 4X4 qui devancent sa rapidité, mais ne possèdent pas son charme. Tenez-vous tranquille, ce n’est pas donné de prendre ce véhicule en courses. C’est pour ceux qui ont les moyens à Tana.
Pour les autres, le mode de déplacement le plus courant, ce sont les « cargos ». Ces mini bus prévus pour transporter de la marchandise et pour moins de 20 personnes sont transformés par chauffeurs et « motorboy » (personne chargée de faire asseoir les passagers). Ils réussissent toujours à y masser une quarantaine, pour les mieux assis. Les places s’y discutent dès 5 h du matin pour aller dans les autres villes du pays, ou tout simplement pour se déplacer dans la ville.
5h20. J’avais eu le temps de rejoindre ma chambre et de commencer mon aventure malgache. Déjà, les premiers rayons de soleil avaient pointé à l’horizon. Il était à peine 6h et apparemment, ce n’était une surprise pour personne que le jour se lève aussitôt. Soit. L’île vibrait et vibre encore au rythme du 19e et du 21e siècle, entre été, tempêtes et ouragans, entre deux chevaux, Porsche, Megan ou Fortuner. Il fallait que je dorme enfin. Le lendemain serait forcément plus riche.
#LaWestern
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